Vous vous demandez s’il existe des différences entre un employé non qualifié et une employée qualifié ?
Pour répondre à cette question qui peut paraître simple, il faut déjà déterminer l’existence d’une telle classification. Pour le vérifier, nous devons regarder la reconnaissance de ces statuts (qualifié et non qualifié) à deux niveaux :
L’absence d’une classification claire au niveau national
Au niveau national, la nomenclature détaillée des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) attribue le chiffre 5 à la catégorie des EMPLOYÉS. Cette catégorie est, elle-même, divisée comme suit :
51 pour les employés civils.
52 pour les agents de service de la fonction publique.
53 pour les policiers et les militaires.
54 pour les employés administratifs d’entreprise.
55 pour les employés du commerce.
56 pour les personnels de services directs aux particuliers.
Pour autant, l’INSEE évaluait en 2000 le nombre d’employés à 7,8 millions contre 7,2 millions d’ouvriers en France.
Cette distinction est laissée à l’appréciation des employeurs qui doivent s’appuyer sur les échelons indiqués dans les Conventions Collectives.
Une classification précise au niveau des conventions collectives
À l’inverse, au niveau des entreprises, la distinction entre les employés qualifiés et les employés non qualifiés doit être obligatoirement faite.
En effet, les entreprises sont tenues de respecter les différentes dispositions légales qui s’appliquent à elles. Ces dispositions peuvent provenir de différentes sources :
la Convention Collective applicable,
un hypothétique accord de branche,
un accord d’entreprise (si un tel accord existe).
De la même façon, les bulletins de salaires doivent indiquer, lorsque la convention collective le prévoit, la classification du salarié. La non-application de cette disposition par l’entreprise peut déclencher une amende.
Dans la majorité des conventions, les postes de travail sont décrits avec leurs caractéristiques et le niveau de compétence, de responsabilité ou d’autonomie requises. Cela induit une hiérarchie, des coefficients, et aussi une grille des salaires quasi-automatique.
Mais, en dehors de ces accords collectifs entre syndicats patronaux et syndicats de salariés, les employeurs conservent une certaine latitude pour attribuer le qualificatif de qualifié lors de l’embauche d’un employé.
Comment déterminer si un employé est un employé qualifié ?
Lors de certaines embauches la distinction entre employé qualifié et non qualifié est, parfois, évidente. Ainsi, un diplômé en comptabilité avec quelques années d’expérience bénéficiera, sans conteste, du statut d’employé qualifié.
Le degré d’autonomie, l’adaptation à son environnement de travail, la multiplicité de ses tâches sont des facteurs favorables à sa qualification.
Les situations et les critères de détermination sont parfois plus complexes.
Ainsi, aucun texte n’interdit à une personne formée sur le tas dans une ou plusieurs entreprises, de rendre les mêmes services et d’être appréciée pour ses qualités professionnelles. Certaines conventions parlent, d’ailleurs, de V.A.E. (validation avec l’expérience), notamment dans la restauration.
De la même façon, la formation permanente, les cours du soir ou à distance ont réduit les différences de niveau avec les diplômés des I.U.T. ou des autres établissements scolaires et universitaires. Les contrats d’apprentissage facilitent aussi les évolutions en permettant à des jeunes non qualifiés à l’embauche de prétendre à des emplois qualifiés à l’issue de cette période de formation.
À titre d’exemple, dans les conventions collectives du bâtiment, les employés du bâtiment sont classés en 8 niveaux, de A à H, et selon 4 critères qui peuvent se croiser. Ces critères sont les suivants :
Le contenu de l’activité, la responsabilité dans l’organisation du travail.